Une prairie permanente humide de la vallée de la Nère

Stage Simon Maudet 2020

[SEBIOREF] Le syndrome de pollinisation des prairies dépend-t-il de leur isolement ?

Malgré le confinement, Simon Maudet commence au printemps 2020 un stage de 3 mois qui s'inscrit dans le projet SEBIOREF. Son objectif : étudier si le syndrome de pollinisation des prairies dépend de leur isolement...

Contexte et hypothèse

Le maintien de la biodiversité dans les paysages agricoles dépend non seulement des pratiques des agriculteurs au sein des parcelles agricoles mais aussi, à l'échelle plus large des paysages, de la présence et de l’organisation spatiale des Infrastructures Agro-Ecologiques (IAE) : les éléments semi-naturels arborés (bois, haies, arbres isolés) ou herbacés (prairies permanentes, bandes enherbées...). Dans nos paysages ruraux, ces IAE sont plus ou moins connectées les unes aux autres.

Nous cherchons à savoir si les prairies, lorsqu’elles sont isolées spatialement d’autres prairies, sont composées d’espèces végétales moins dépendantes des insectes pour le transport du pollen et donc pour leur reproduction ; on parle dans ce cas de « syndrome de pollinisation moins entomophile ». Cette hypothèse s’appuie notamment sur une étude montrant que des plantes de prairies calcaires européennes dépendent moins des insectes pour leur reproduction quand elles sont dans des prairies entourées de champs cultivés.  (Cough et al 1.)

Objectifs du stage

  • Produire une mesure d’isolement des prairies prenant en compte non seulement : la distance entre prairies, la surface des prairies alentour mais aussi leur diversité végétale. Pour ce faire, on doit connaître la diversité végétale de centaines de prairies dans lesquelles il serait trop couteux en temps et en main d’oeuvre de faire des relevés botaniques. Ces valeurs de diversité végétale des prairies des vallées et Coteaux de Gascogne résultent du modèle prédictif développé dans le projet SEBIOREF, publié en 2019, Fauvel et al. 2
  • Relier cette mesure d’isolement au syndrome de pollinisation de la communauté végétale de 83 prairies, dans lesquelles de vrais relevés botanique ont été effectués.

Simon Maudet est en Master 1, "Biodiversité, Écologie, Évolution", à l'Université Paul Sabatier,. Ce stage de 3 mois est effectué dans le cadre du projet Sebioref ; il est encadré par Annie Ouin, au sein de l'UMR Dynafor.

Légende de la photo : Une prairie permanente humide de la vallée de la Nère (31).

Les prairies humides abritent une biodiversité en plantes remarquables (en violet, une orchis à fleurs lâches) et offrent des ressources en fleur (nectar, pollen) et des sites de nidification pour les insectes pollinisateurs (dans le sol, les arbustes et arbres des haies avoisinantes). Ces prairies de fond de vallée ont été souvent drainées, labourées pour mettre en place du maïs irrigué. Elles sont de plus en plus isolées les unes des autres et les insectes pollinisateurs peuvent difficilement aller de l’une à l’autre.

Crédit photo : Annie Ouin

Bibliographie :

1 Clough, Y., Ekroos, J., Baldi, A., Batary, P., Bommarco, R., Gross, N., Holzschuh, A., Hopfenmuller, S., Knop, E., Kuussaari, M., Lindborg, R., Marini, L., Ockinger, E., Potts, S.G., Poyry, J., Roberts, S.P., Steffan-Dewenter, I., Smith, H.G., 2014. Density of insect-pollinated grassland plants decreases with increasing surrounding land-use intensity. Ecol Lett 17, 1168-1177.

2 Fauvel, M., al., e., 2019. Prediction of plant diversity in grasslands  using Sentinel-1 and -2 satellite image time series. Remote sensing and Environement submitted.

Voir aussi

  • Le site de l'UMR Dynafor
  • Le stage de Titouan Dubo en 2018 : Évaluation de la biodiversité spécifique et fonctionnelle de communautés végétales de différentes prairies pour la prédiction du potentiel d’accueil des pollinisateurs par télédétection à l’échelle du paysage
  • La définition d’une prairie permanente du dictionnaire d'agroécologie

Date de modification : 08 juin 2023 | Date de création : 31 mars 2020 | Rédaction : Annie Ouin