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Comment a été initiée cette collaboration ?

"Fin 2015, la coopérative SOODIAL UNION lançait un projet de développement de la filière bovin lait bio sur la région Occitanie. Nous avons initié un partenariat avec eux ; un panel d’actions a été mis en place pour accompagner ce projet de développement et les éleveurs laitiers intéressés par une conversion en AB.

Lorsque Maëlys Bouttes, de l’UMR AGIR, nous a sollicités par rapport à son projet de thèse, nous avons été très intéressés. Tout d’abord pour pouvoir resserrer nos liens avec l’Inra, et aussi pour avoir quelqu’un d’extérieur qui puisse nous faire prendre du recul sur nos méthodes, voire nous amener des éléments nouveaux sur nos approches de conseil."

Comment s'est-elle déroulée ?

"La 1^ère année de notre collaboration, Maëlys a mené, auprès des éleveurs que nous accompagnions, une enquête qualitative sur les motivations au passage en bio.  Les 2^ème et 3^ème années, elle s’est penchée sur l’analyse des trajectoires d’évolution des exploitations et la satisfaction des éleveurs en fin de conversion. Nous avons eu des points d’étapes réguliers entre nous, et plusieurs sessions de restitutions auprès du groupe d’éleveurs enquêté, des conseillers de l’APABA, des laiteries…

Notre collaboration était enrichissante autant pour elle, pour nous que pour ces différents acteurs : elle avec une approche « recherche », et nous avec une approche « développement ». "

Que vous a apporté concrètement cette collaboration ?

"Nous avons le souhait de pouvoir valoriser cette collaboration et les résultats de ces recherches auprès des éleveurs que nous accompagnons, des conseillers et agents qui travaillent sur la bio en Occitanie mais aussi au sein de la chambre d’agriculture.

• Nous diffusons le document qui présente les conclusions du travail autour du lien entre les motivations et les trajectoires. Aujourd’hui, les agriculteurs qui s’intéressent à la bio ont parfois des conduites techniques relativement éloignées des pratiques rencontrées en AB ; ces résultats permettent de les rassurer sur la faisabilité de leur projet, car ils montrent que même si la route est longue, la réussite est possible en s’en donnant les moyens.
• Nous avons participé au projet de réalisation de vidéos de témoignages (série "Portraits d'éleveurs en conversion à l'AB") en cherchant ensemble les agriculteurs à interviewer, en choisissant des profils d’exploitations variés. Nous avons commencé à utiliser ces vidéos dans un groupe en fin de formation : les éleveurs ont apprécié !  
• L’un des outils utilisés par Maëlys Bouttes lors de sa recherche a été le photo-langage : ça consistait à faire exprimer les éleveurs sur leur ressenti au travers de dessins humoristiques sur la conversion à l’AB. On réutilise régulièrement cet exercice avec des agriculteurs qui sont en réflexion sur la conversion à la bio (bovins et ovins lait) ; c’est très utile pour leur permettre de s’exprimer sur les freins qu’ils ont encore à la fin de la formation. »

Stéphane Doumayzel, Conseiller Agriculture Biologique de la chambre d'agriculture de l'Aveyron