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La transition agroécologique engage des changements de pratiques agricoles et donc des modes de raisonnement qui les sous-tendent. Ces changements opèrent chez les agriculteurs. Ces changements questionnent les normes et références et les méthodes de leur accompagnement en vigueur dans le conseil agricole.

Les travaux conduits sur ce sujet dans le cadre du projet ATA-RI ont donné lieu à quatre principaux résultats qui feront l’objet de publications :

1. La recherche participative a un impact sur les problèmes travaillés bien avant que des connaissances scientifiques soient produites et validées. Cela commence, par exemple, par la façon dont le problème est discuté et construit avec les acteurs de terrain. Cette formalisation est un premier résultat qui conditionne les actions conduites pour trouver et résoudre les problèmes qui se posent.
2. La rationalité instrumentale, économique, n’est pas l’unique moteur de la transition chez les agriculteurs. L’ensemble de nos travaux montre la diversité des motivations des agriculteurs qui changent leurs pratiques. Reconnaître cette diversité, c’est se donner les moyens d’identifier l’ensemble des leviers actionnables pour amplifier la transition agroécologique et concevoir son accompagnement ;
3. La critique de l’agriculture intensive et de ces dérives conduit à une nouvelle forme de simplification faisant de la diversité la réponse à tous les maux. Porter un regard critique sur cette nouvelle norme doit permettre d’échapper à la tentation de revenir à des recettes ne tenant pas compte de la complexité et de la singularité des situations à transformer.
4. Si le recours à la norme paraît nécessaire, quelle est sa place dans une transition dont l’issue n’est pas donnée à priori (transition indéterminée) ? Les normes, telles les références technico-économiques, ne peuvent plus être utilisées comme des idéotypes vers lesquels tendre, mais plutôt comme des gardes fous sans cesse renouvelés, définissant un espace de durabilité et de faisabilité des projets.

L’engagement des chercheurs d’ATARI dépasse la seule production de connaissances et procède d’une volonté de rendre accessible à tous une pensée systémique et non déterministe (la fin n’est pas connue) pour amplifier et démocratiser la transition agroécologique.

La journée était animée par Caroline Mignon-Falize, de l'Inra