Bilan Symposium PSDR

Le symposium PSDR : 5 ans et 33 projets condensés en 3 jours

Du 28 au 30 octobre s'est tenu le symposium final du programme PSDR « Transitions pour le développement des territoires : Connaissances et pratiques innovantes pour des modèles agricoles, alimentaires et forestiers résilients ». Les équipes des projets ATA-RI, SEBIOREF et REPRO-INNOV étaient mobilisées pour présenter leurs résultats !

Des résultats du projet ATA-RI autour de l'accompagnement de la transition agroécologique

Un processus transactionnel entre agriculteurs et consommateurs mobilisant la qualité comme artefact médiateur pour la transition agroécologique [projet ATA-RI]

Présentation de Catherine Milou, dans l'Atelier "Accompagnement de la transition agroécologique"

Auteurs : Catherine MILOU (LEREPS, Qualisol), Jean-Pierre Del Corso (LEREPS, ENSFEA), Charilaos Képhaliacos, LEREPS1, ENSFEA

Mots-clés : Agroécologie, légumineuses, délibération, valeurs sociales, artefact médiateur

Résumé : L'étude présentée s'intéresse au développement d'une filière légumes secs (pois-chiches, haricots, lentilles) par une coopérative du sud-ouest de la France. Ces légumineuses à graines offrent de nombreux bénéfices, agronomiques, environnementaux, alimentaires, et s'inscrivent ainsi pleinement dans une démarche de transition agroécologique. Leur pérennisation dans les assolements des agriculteurs de la coopérative représente ainsi un enjeu sociétal, qui ne pourra être relevé que s'il fait sens pour les producteurs, autrement dit s'il est intégré à leurs raisons d'agir. De fait, les producteurs tendent à évaluer les intérêts de ces cultures au regard de perspectives économiques à court terme, sans intégrer suffisamment l’apport des services écosystémiques. Or, pour asseoir le développement des légumineuses dans les assolements, les agriculteurs doivent parvenir à appréhender l'ensemble de leurs bénéfices agroécologiques et sociétaux. Cela suppose que leur processus de décision articule des logiques de court terme et de long terme et combine des dimensions individuelles et collectives
Nous abordons les transformations de ces raisons d'agir à travers des délibérations entre producteurs et consommateurs du territoire. L'originalité de notre approche est de mobiliser dans ces délibérations le concept de qualité en tant qu’outil de médiation ou « artéfact », en nous appuyant sur les théories de la psychologie historico-culturelle. Avec cet artéfact médiateur, nous avons provoqué un débat sur les valeurs et ce faisant, nous avons donné aux participants les moyens de porter un nouveau regard sur leurs pratiques.
Nous avons observé en particulier une convergence du collectif vers des valeurs d'ordre social, et notamment à visée de dépassement des intérêts propres. Ces valeurs "transcendantes" ont permis d'éclairer les pratiques à la lumière de l'intérêt général. Le partage de valeur a en outre soutenu une transaction basée sur une relation de confiance entre producteurs et consommateurs, qui a favorisé l'expression d'actions locales à même de promouvoir des pratiques agroécologiques. L'échelle territoriale du dispositif en tant que "lieu de vie" des participants, nous est apparue également comme un facteur essentiel dans la mise en action concrète de projets qu'ils ont imaginés, tout en interrogeant les possibilités de gouvernance locale.

L’élevage et les produits animaux au cœur d’enjeux d’environnement et de santé : une approche holistique [projet ATA-RI]

Présentation de Michel DURU dans l'atelier Transition agroécologique et approches systémiques

Mots-clés :Biodiversité, dérèglement climatique, maladies chroniques, prairies, ruminants, régime alimentaire

Pour en savoir plus, retrouvez à ce lien un article lié à ces résultats

Quelles intégrations des enjeux de santé et d’environnement par les coopératives agricoles et la restauration collective ?

Présentation de Claire LE BRAS dans l'atelier Transition agroécologique

Mots-clés : Coopérative, protéines, restauration collective, système alimentaire

Pour en savoir plus, retrouvez à ce lien un article dédié à ces résultats

Développer l’autonomie des exploitations d’élevage en mobilisant les ressources territoriales pour la transition agroécologique : enseignements et limites

Présentation de Vincent THENARD dans l'atelier "La transition agro écologique à l'échelle de l'exploitation"

Auteurs : Vincent THENARD et Marie-Angélina Magne

Mots-clés : Transition Agroécologique, système d'élevage, ressource territoriale, biodiversité

Résumé : Dans le cadre de la transition agroécologique, la question de l’autonomie est souvent reprise comme une voie pour transformer les systèmes d’élevage (Bonaudo et al., 2013). Cependant elle n’est pas complètement intégrée dans les principes de l’agroécologie (Dumont et al, 2013) et souvent l’autonomie se milite à poser la question de l’autonomie alimentaire qui permettrait de réduire la dépendance face aux fluctuations des prix des aliments (Grolleau et al, 2014). Elargissant le débat Moraine (2015) s’attache à montrer que l’autonomie fournit également des services écosystémiques en limitant les impacts des activités (transports des marchandises, etc...) et en ayant des effets positifs sur les écosystèmes. L’autonomie n’est pas qu’une simple question de production au sein d’une exploitation elle combine différente dimension qui permettent de traduire un compromis entre différentes performances (Magne et al., 2019). Par ailleurs, le développement de système plus agroécologique s’appuie sur la mobilisation de bouquet de ressources plus ou moins localisé et s’appuyant plus ou moins sur la biodiversité (Thénard et al. 2020).Les travaux engagés dans le sud Aveyron, en particulier dans le cadre du projet ATARI du programme PSDR ont permis de mettre au point une méthode de diagnostic et d’évaluation de l’autonomie des systèmes brebis-laitière (méthode DACAR: Thénard et al., 2018; 2016; 2014). Dans cette communication nous revenons sur la manière dont les éleveurs mobilisent différentes ressources pour développer des systèmes plus ou moins autonomes. Nous proposons ensuite une évaluation des performances environnementales de ces exploitations à partir d’une grille simple. Et nous terminons par aborder les différentes leviers agroécologiques mobilisés par les éleveurs dans la cadre de la transition agroécologique.

La transformation du conseil en élevage dans un contexte de transition agroécologique : une affaire d’enquête

Présentation de Nathalie COUIX, INRAE, dans l'atelier Elevage : promouvoir et accompagner le changement de pratique

Auteurs : Nathalie Couix –Marine Leschiutta

Mots-clés : Conseil en élevage, transition agroécoloqie, enquête pragmatiste

Résumé : L’objectif de cette communication est de montrer que la transformation du conseil en élevage dans un contexte de transition agroécologique peut-être conçue comme une enquête pragmatiste (au sens de Dewey, 1938), conduite par le ou les conseillers intervenant chez les éleveurs et avec les éleveurs eux-mêmes. Il s’agit en effet de montrer que cette transformation se fait dans l’interaction (trans-actions au sens de Dewey) entre conseiller(s) et éleveur(s) ce qui suppose que le mandat confié aux conseillers rende possible de telles trans-actions.  
La transition agroécologique interroge directement les modalités de l’accompagnement en agriculture : cette question est au cœur du projet PSDR ATA-RI (Accompagnement de la Transition Agrocécologique – recherche Intervention). Les questions du conseil et de l’accompagnement en agriculture sont étudiées depuis longtemps mais la transition agroécologique est un processus de transition complexe, incertain et indéterminé qui reste encore aujourd’hui débattu au sein de la profession agricole et de la société  et qui conduit à revisiter les finalités, les postures et les pratiques mêmes du conseil  (Lacombe 2018 ; Lacombe et al. 2018). De nombreux travaux ont été réalisés à ce sujet dans le domaine du conseil en grande culture ( Cerf et al. 2011 ; Cerf et al. 2012 ; Cerf et al. 2013). En revanche, très peu de travaux ont été jusqu’à présent conduits dans le domaine du conseil en élevage. Le travail conduit avec le Service Elevage de la Confédération Générale de Roquefort (SECGR) ainsi qu’avec les différents partenaires de l’Entente Interdépartementale Causses et Cévennes (EICC) intervenant en élevage a été conduit afin de les aider à repenser l’accompagnement des éleveurs sur leur territoire. La présente communication se propose de présenter les principaux résultats de ce travail.

Le Dictionnaire d'agroécologie, un outil pour la transition agroécologique

Présentation de Lucie Viou à l'Atelier Transition Agroécologique et Systèmes d’Élevage 

Auteur: Véronique Batifol, INRAE

Découvrir le dictionnaire d'agroécologie

Des résultats du projet REPRO-INNOV

Les processus d’éco-innovation pour l'économie circulaire : le cas de la méthanisation collective en Occitanie" [projet REPRO-INNOV] 

Présentation d'Amélie Gonçalves, dans l'atelier "Méthanisation et bio économie"

Auteurs : Amélie GONÇALVES, Danielle GALLIANO, Pierre TRIBOULET, UMR AGIR

Mots-clés :Eco-innovation, Économie circulaire, Méthanisation collective, Ressources, Réseaux

L'économie circulaire peut être définie comme une économie dont le but est de minimiser l'utilisation de matières premières et d'énergie pour éviter leur épuisement et préserver la biosphère et les ressources qu'elle fournit (Froschet Gallopoulos, 1989). L'un de ses grands principes est la création de boucles (circularités) dans lesquelles les déchets produits par certains acteurs deviennent des ressources pour d'autres (Suárez-Eiroa et al., 2019). D'autres dimensions de l'économie circulaire liées à la réutilisation, la réduction ou la récupération sont également une source de circularités. La construction de ces circularités implique des changements profonds et donc des éco-innovations (de Jesus et Mendonça, 2018; Vence et Pereira, 2019) qui peuvent avoir lieu au sein et/ou à travers différentes échelles territoriales, et différents secteurs, y compris l'agriculture (Simboli et al., 2015). Ce travail vise donc à définir les facteurs et la dynamique du développement de la circularité à travers l'étude des éco-innovations sur lesquelles elle repose. Nous souhaitons plus particulièrement répondre à la question suivante : quelles sont les échelles et les dynamiques de mobilisation et de circulation des ressources qui favorisent l'innovation vers des pratiques d'économie circulaire ?Pour ce faire, nous analysons les dynamiques méso-économiques à l’œuvre dans des projets de méthanisation collective agricole en Occitanie, en d’autres termes, le rôle respectif des ressources et réseaux locaux et non-locaux dans le développement de ces projets et les effets de ces derniers sur la construction de nouvelles coopérations dans les territoires.

L’agriculture biologique, une innovation territoriale au service du développement rural : Le cas du Gers

Présentation de Pierre TRIBOULET dans l'atelier "Innovations territoriales durables"

Auteurs : Pierre TRIBOULET & Charlène ARNAUD - Repro-Innov

Mots-clés : Agriculture biologique, Développement rural, Étude de cas, Innovation territoriale, Spécialisation intelligente.

Résumé : L’agriculture biologique (AB) s’inscrit dans la montée en puissance de régimes de production agricole plus durables et permet ainsi de repenser la question du développement des territoires ruraux. Au regard de l’engouement pour l’AB, il est intéressant d’analyser la stratégie de développement d’un territoire rural et agricolequi s’appuie sur l’AB comme innovation territoriale. Il s’agit ainsi de questionner les processus de développement territorial à l’aune des innovations territoriales, ces dernières recouvrant «toutes les modifications novatrices dans la production de biens et services, dans les activités et les interactions sociopolitiques qui transforment un milieu» (Divay, 2020, p. 2).L’objectif de cette recherche est de déterminer dans quelle mesure le développement de l’AB constitue une innovation territoriale qui s’inscrit dans une diversification du système agricole existant, offrant les caractéristiques d’une Smart Specialization (spécialisation intelligente) (Foray et al., 2009). Il s’agit ainsi d’éclairer un paradoxe relatif aux capacités locales de ce type d’espaces. En effet, d’un côté, ces territoires sont souvent considérés comme peu innovants du fait de leur faible densité et de la moindre intensité technologique des secteurs d’activités (Camagni et Capello, 2013; Naldi et al., 2015). Ceci générerait une moindre capacité des acteurs économiques à porter l’innovation et des acteurs institutionnels à l’accompagner. De l’autre, les caractéristiques des territoires ruraux laissent entrevoir des modalités de développement spécifiques, avec notamment un recours plus important aux liens personnels et un rôle important des ressources locales(Esparcia, 2014; Galliano et al., 2019). Il s’agit alors d’explorer la double logique d’une stratégie de spécialisation intelligente: d’auto-découverte, c’est-à-dire d’initiative des acteurs économiques dans l’émergence du processus d’innovation ; et de focalisation stratégique sur des priorités, autrement dit d’une intentionnalité institutionnelle et politique à l’échelle territoriale définie.

Les villes moyennes sont-elles propices à l’innovation ? Le cas de PME agroalimentaires d’Occitanie

Présentation de Rachel Levy dans l'atelier "Démarches alimentaires innovantes et dynamiques spatiales"

Auteurs : Rachel LEVY, Geoffroy LABROUCHE, LEREPS

Mots-clés : Ville moyenne, innovation, études de cas

Pour en savoir plus, cet article autour des "villes moyennes" présente une partie de ces résultats

La géographie de l’innovation environnementale : les cas des firmes industrielles françaises

Présentation de Danielle GALLIANO dans l'atelier "Géographie de l'innovation durable"

Auteurs : Danielle GALLIANO, Simon NADEL, Pierre TRIBOULET

Mots-clés : Environnement, innovation, territoire

Résumé : L'objectif de cet article est d'analyser les processus spatiaux qui influencent les entreprises industrielles françaises dans leur performance en matière d'innovation environnementale en tenant compte de leur localisation (rural, péri-urbain, urbain). Il est largement admis que l'éco-innovation se caractérise par une "double externalité" (Rennings, 2000). En effet, outre une externalité de connaissance (spillover), l'éco-innovation génère une seconde externalité : son impact positif sur l'environnement. Au-delà des facteurs règlementaires, un ensemble de travaux porte sur l’étude des déterminants de l'adoption de l'éco-innovation (Barbieri et al., 2016, Horbach, 2008, Horbach et al. 2012, Galliano et Nadel, 2015). Ces travaux soulignent le rôle de la technologie, de la demande et de la réglementation sur l'innovation environnementale des entreprises. Néanmoins, rares sont les études qui ont porté sur les processus spatiaux qui influencent l'innovation environnementale (Antonioli et al., 2016 ; Ghisetti et Quatraro, 2013).
Notre approche théorique combine cette littérature sur l'innovation environnementale avec la géographie économique évolutionniste afin d'analyser le rôle des différents types d'externalités spatiales (Frenken et al., 2007 ; Galliano et al., 2015) sur les performances de l'éco-innovation des entreprises industrielles. L'objectif du travail est d'étudier quels types d'externalités - économies de localisation / économies d'urbanisation / variété reliée – sont les plus favorables au développement d’innovations environnementales en tenant compte de la localisation de l’entreprise. Notre but est ainsi d'analyser comment la densité / le degré d'agglomération influencent l'interaction entre l'entreprise et son environnement territorial. 

Des résultats du projet SEBIOREF

Combiner une évaluation monétaire et une évaluation délibérative des services écosystémiques : quels intérêts ? Le cas du service fourni par les insectes pollinisateurs dans le Val de Gascogne en France

Présentation de Nicola GALLAI dans l'atelier "Analyse économique des services écosystémiques"

Auteurs : Zafarani Uwingabire, Nicola Gallai et Jean-Pierre Del Corso, Houria Ouldanane, de l'ENSFEA

Mots-clés : Services écosystémiques, bien commun, service de pollinisation, pollinisateurs sauvages, Choice Experiment, évaluation délibérative, choix social

Résumé : La capacité d’une évaluation monétaire à capter les différentes valeurs attribuées aux services écosystémiques est contestée. Plusieurs auteurs préconisent de la compléter par une délibération entre acteurs. L’article vise à documenter cette proposition. Il compare les intérêts respectifs d’un Choice Experiment (CE)et d’une délibération pour évaluer les bénéfices des services fournis par les insectes pollinisateurs. Le CE est performant pour révéler, à travers l’estimation des valeurs marginales, l’étendue des préférences individuelles, leur convergence et leur hétérogénéité. Stimulant le raisonnement complexe, l’examen critique et la recherche de l’intérêt général, l’évaluation délibérative est quant à elle utile pour soutenir une démarche collective de gestion d’un bien commun.

Voir aussi : une vidéo illustrant la méthode des Focus Group utilisés dans cette étude

Comment et où ajouter des ressources florales à l'échelle du paysage pour améliorer la pollinisation des cultures?

Présentation de James DESAEGHER dans l'atelier "Services écosystémiques"

Auteurs : James DESAEGHER, David Shereen, Annie Ouin, Université de Toulouse, INRAE, UMR DYNAFOR, LTSER Zone Atelier « PYRÉNÉES GARONNE

Mots-clés : Pollinisation, bandes fleuries, cultures entomophiles

Résumé : L'ajout de ressources florales est souvent recommandé pour améliorer la pollinisation des cultures entomophiles(FAO 2017). Cependant, l'implantation de nouvelles parcelles de ressources florales dans les paysages tels que des bandes fleuries(BF), ou des parcelles supplémentaires de cultures entomophiles (CE) peut induire des effets de facilitation ou de compétition sur les visites des cultures par les pollinisateurs (Holzschuh et al. 2012; Blaauw and Isaacs 2014). Nous nous sommes posés les questions suivantes : (1) A quelle distance des parcelles de cultures existantes devons-nous implanter de nouvelles parcelles de ressources florales ? (2) Quelle surface devrait avoir ces parcelles ? et (3) Quel est le rôle des sites de nidification présent dans ces parcelles ?

Estimer la diversité en plantes des prairies par télédétection pour favoriser les pollinisateurs sauvages

Présentation de Annie OUIN dans l'atelier " Télédétection et modélisation des paysages "

Auteurs : Annie Ouin,Justine Rivers-Moore, MailysLopes,Titouan Dubo,Simon Maudet,Nicolas Gross, Mathieu Fauvel

Mots-clés : Prairie, Télédétection, Pollinisation, Diversité

Pour en savoir plus, cet article autour de SEBIOREF présente une partie de ces résultats

Voir aussi

Des synthèses et les présentations détaillées des différents ateliers seront prochainement en ligne sur le site du symposium : https://symposium.inrae.fr/psdr

Date de modification : 03 novembre 2020 | Date de création : 03 novembre 2020 | Rédaction : Lucie Viou